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Le blog de Pierre Montmory

THÉÂTRE - MACHINE À OPÉRATIONS

THÉÂTRE - MACHINE À OPÉRATIONS

     THÉÂTRE - MACHINE À OPÉRATIONS

     Nous allons jouer avec le cercle. Un rond peint ou tracé à la craie sur le sol. Nous sommes des acteurs du théâtre populaire, du théâtre de tout le monde.

     Nous sortons de la foule puis nous prenons place sur un cercle tracé sur la place publique. Nous sommes avec le monde, la société, l’Univers.

     La comédie va commencer. L’imagination est là et s’avance dans le cercle. Nous sommes les poids nécessaires au truchement, au chaos de sa langue. L’imagination est au centre de l’action. Tous les yeux sont braqués sur ses gestes.

     Nous, comédiens d’une nuit à jamais blanche, perdus aux confins du souvenir, nous allons à la lumière - comme au sortir d’un cauchemar, du suspens originel, d’un tourbillon de feu qui nous ronge le ventre, tenant encore à la main notre cordon ombilical desséché et la canicule brûle notre peau, le vers mange la chair, la peur nous empêche de jouir.

     La nuit nous jette dans les rochers drus de l’oubli et de l’insoumission. Nous sommes les insoumis à la révolution ; nous hésitons encore.

     La faiblesse de nos organes et notre onanisme fait que nous ne percevons pas le monde féérique.

     Théâtre d’ombres où d’autres poussés par d’autres viennent. Nous attendons ici le rayon de lumière qui déchirera notre égarement.

     LE PUBLIC

     Le théâtre n’a pas de lieu. Je suis exilé dans mon corps. Je suis la plus petite minorité, le solitaire, une partie entière du peuple, une partie unique  du tout, et je suis avec, et contre tous, et en même temps pour tous. Et j’avance avec vous, dans la nuit du cosmos, et vingt-cinq mille siècles d’histoire.

     Notre itinéraire est un rond lumineux qui bouge infiniment et passe par un point noir, d’où je reviens avec tous, à cette nuit, où j’exile ma mémoire.  Du prolongement de ma main mes doigts tracent une géographie. J’ai effacé la trace sur le sable. Je marche vers maintenant. Vers l’oubli de moi. Je m’abandonne au cercle. Je suis, nous sommes mémoire.

     Je casse l’image et je me dis : souviens-toi.

     ORGANISATION

     Le théâtre des opérations est une machine à conter qui permet à des acteurs de retrouver l’enjeu initial : jouer. Jouer comme jouent les enfants qui ont déjà vu pleuvoir et briller le soleil.

     Jouer dans le cercle du conteur.

     Le jeu est un outil pour construire des fables et raconter les histoires ; montrer avec des images ; pour restituer la vision ; expliquer des points de vue ; rendre le paradoxe naturel.

     Les acteurs retrouvent la parole, renaissent avec leur langage personnel - et alors ils écrivent leur histoire avec le geste, les mouvements, la voix, et tout leur souffle.

     Le cercle est l’établi du créateur où se posent des acteurs/outils de médias éphémères audio et visuels.

     VISIONS

     Les acteurs jouent dans un cercle tracé au sol.

     Un cercle est une ligne courbe composée de points à égale distance d’un centre. Un cercle de points de vue.

     La recherche de types acteurs/émetteurs est le travail. Seul le type (personnage-caractère de l’art de la comédie moderne) peut révéler l’originalité. Le type – ce commun dans le mortel – doit nous émouvoir.

     Ainsi nous nous retrouvons sur une place publique : sur un média, avec le langage. Le conte tient du typique et du particulier et de l’histoire de sa propre représentation. Le langage du conte est typique. Typique étant l’étoffe tissée au fil des songes et des langues ; un lieu de transfert individuel en représentation collective. Le conte est un métalangage qui, pour être transmis à un récepteur, passe par les mailles complexes du conteur-acteur. Le conteur-acteur transforme le langage de la manière qui lui est propre : suivant intrinsèquement les lignes de son caractère (personnage). Au  spectateur-récepteur de traduire selon lui, d’établir une vérité ; de transformer le conte en destin, le type en individu.

     Pour obtenir une cohésion dans ce désordre de nos désirs, nous avons pris soin d’utiliser le théâtre comme spectacle total.

     Le jeu, la chanson de geste, le cri inarticulé, la danse, le chant, la pantomime : jusqu’à la sophistication de toute la machine du théâtre d’acteurs.

     À leur manière et suivant leur type (le caractère de leur personnage), les acteurs sont des conteurs. Ils intègrent à leur jeu des images du temps présent, de la vie en marche.

     La parole forgée au feu du talent offert comme don gratuit nous ramène à une réalité profonde qui anime les ombres gardiennes de mémoire.

     FIN

     Nous réapprenons l'errance des premiers vagabonds, la flânerie du nomade, avec, pour seule frontière, le ciel, où on irait, peut-être. Alors, si nous ne voulons plus nous sentir seul dans la multitude, l'étreinte est seul devoir d'hospitalité dans les mondes caducs des servitudes.

     Le migrant salue l'amour s'il ne veut être emporté par la vague. L'identité n'est plus qu'une police qui tue. L'humain n'a qu'une main pour joindre l'Humanité. N'est en péril que la clôture des cultures, la laideur des murs, le visage chafouin de la morale.

14 Juillet 2020 Pierre Marcel MONTMORY maître trouveur www.poesielavie.com

THÉÂTRE - MACHINE À OPÉRATIONS
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